Le bon chemin
Voici une petite porte d’entrée dans l’œuvre du viennois Adalbert Stifter, petite par la taille – un petit roman qui se lit en une heure – mais d’un grand intérêt. Cela commence plutôt mal au tout début lorsqu’on nous présente le héros Tiburius Kneigt (« L’histoire est simple mais je préfère la raconter pour le plus grand bien des insensés ») car on craint un roman moral, un pensum édifiant : il n’en est rien et l’ironie de l’auteur, présente dans la première partie du roman, nous décrit ce héros comme un original un peu fou et extravagant ébauchant une vie qui préfigure le personnage Des Esseintes de Huysmans dans « A rebours » paru 36 ans plus tard. L’histoire d’amour frôle le roman-photo mais cela n’est pas le plus important : ce petit livre s’avère être un éloge du grand air et une invitation à prendre les chemins détournés, ou ceux qui ne mènent nulle part (les « Holzvege » chers à Heidegger), la phrase importante prononcée par l’héroïne page 47 étant : « Quand on prend de mauvaises habitudes, il n’y a qu’à en changer ».
Voilà donc une invitation délicieuse à prendre le chemin Stifter.
Adalbert Stifter (1805-1868) – Le Sentier dans la montagne (1845) – Éditions Sillage 2017
Traduction de Germaine Guillemot-Magitot
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire