Voici donc un drame romantique avec trio amoureux, trahisons et mort des amants à la fin : de quoi faire peur… Mais c’est écrit par Louise Colet (1810-1876), dont on a fait connaissance dans la correspondance de Flaubert comme amante, muse et destinataire de ses plus belles lettres portant sur la littérature et l’art décrire. Femme de lettres ayant fréquenté les plus grands de son époque (Musset, Vigny, Hugo…), son texte vaut parce qu’il nous propose une description précise des mœurs de son temps, en particulier de la place des femmes dans la société du moment : il prend donc une teinte féministe avant l’heure.
Donc, si comme moi vous n’hésitez pas à souffler la poussière pour ouvrir de temps en temps un écrit déclassé ou oublié dans l’histoire de la littérature, pour éprouver quelques plaisirs de lecture désuets, ce livre est fait pour vous.
Dans la seconde histoire, il est insinué que la Marseillaise aurait été composée sous l’emprise de l’alcool et on a droit à un portrait féroce de Flaubert sous les traits du personnage nommé Léonce : Louise s’adonne donc même à l’ironie… de quoi nous plaire.
Louise Colet – Un drame dans la rue de Rivoli suivi de Une histoire de soldat – Éditions Archipoche – Paris 2014
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