lundi 15 janvier 2024

Proust freudien

 Proust freudien

« Proust et le langage indirect » est la dernière des neuf études présentées dans ce deuxième volume des Figures de Genette, qui contient aussi entre autres pépites une étude passionnante sur Stendhal et les limites de la littérature.

Genette s’intéresse ici aux accidents de langage produits par les personnages de la recherche, à la fascination de Proust pour les noms propres, aux rapports de la vérité et du mensonge dans le discours mondain vu comme une véritable école d’interprétation.

Pendant toute la lecture de ce texte assez long, on s’attend à ce que Genette fasse le lien entre ces accidents de langage, ces non-dits et dénégations, ces décalages entre le geste et la parole ; et l’œuvre de Freud : cela ne manque pas d’arriver vers la fin de l’étude où Genette rappelle la phrase de Proust : « magnifique langage, si différent de celui que nous parlons d’habitude, et où l’émotion fait dévier ce que nous voulions dire et épanouir à la place une phrase tout autre, émergée d’un lac inconnu où vivent ces expressions sans rapport avec la pensée et qui par cela même la révèlent ».


« Le lac inconnu. Entre Proust et Freud », c’est aussi le titre d’un beau livre de Jean-Yves Tadié : la boucle est bouclée.


Gérard Genette – Figures II – Essais Points Seuil N° 106 – Pages 223 à 294


 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire