"Je
me promis de ne jamais commettre de violence envers la vie humaine, pas
plus envers celle d'autrui qu'envers la mienne.", voici le défi auquel
le narrateur nous invite durant ces 900 pages en folio : le premier
roman de Roth est déjà un pavé.
La narration y dilate le temps ("...tout contribuait à immobiliser le
temps, à le supprimer même, comme on le ressent dans certains
cauchemars." p. 714), comme cela sera le cas dans ses autres romans, de
manière plus variée, et le drame n'arrive dans le récit que par
inadvertance.
Il manque l'humour et l'ironie qui seront plus tard une caractéristique
de ses livres, mais le récit est bien tenu tout au long du roman dans
lequel Roth nous fait partager sa science de la vie quotidienne des
couples, dans un livre écrit alors qu'il n'avait pas encore trente ans.
Un autre intérêt, en revenant au départ d'une œuvre dont on connaît la
suite, est d'observer l'évolution de l'écriture de Roth : manie de
lecteur obsessionnel, peut-être...
Roth, Philip - Laisser courir - Folio Gallimard
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