On retrouve dans « Guerre » l’écriture originale et brillante de Céline et le lecteur Célinien sera comblé en retrouvant le style des autres livres de Louis Ferdinand, peut-être un peu moins brillant ici car c’est un premier jet. Comme pour tous les écrits de cet auteur, ce texte doit être lu avec recul critique : il n’est pas exempt de traces du vocabulaire de la haine qu’on retrouvera décuplé dans ses pamphlets racistes et antisémites, et les obsessions sexuelles du narrateur ne laissent aux personnages de femmes que la place d’objets.
On a donc là un nouveau témoignage du paradoxe Céline, dans l’œuvre duquel voisinent le génie et l’abjection. Une preuve de plus que la grande littérature n’est pas faite de bons sentiments et pas rédigée par des gendres idéaux, et que sa lecture demande des lecteurs avertis.
Céline, Louis-Ferdinand. Guerre. Gallimard 2012
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