lundi 15 janvier 2024

L'unique cordeau

Chacun d’entre nous possède quelques livres qu’il relit sans cesse, des œuvres vers lesquelles il revient en permanence : pour moi dans le domaine de la poésie, il y a Rimbaud, Baudelaire, mais aussi Dante et Hölderlin, Sylvia Plath et Emily Dickinson... Et Le Pont Mirabeau, d’Apollinaire, sans doute le poème que j’ai le plus souvent lu et relu, avec le recueil « Alcools ».

Je mets donc ce volume de la Pléiade dans mon Panthéon littéraire, sur l’étagère des livres préférés, ceux que j’emporterais sur l’île déserte en cas d’urgence.

On lit fréquemment que « Le pont Mirabeau » serait le plus beau poème de la langue française : bien que ne portant pas beaucoup de crédit à ce genre de classement, j’aurai tendance à le croire… On peut faire sur l’internet l’expérience d’écouter Apollinaire lui-même lire son poème dans un enregistrement datant de 1913, cela est étonnant et émouvant.

(https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Le_Pont_Mirabeau_-_Apollinaire_(1913).ogg)

« À la fin tu es las de ce monde ancien », cela entraîne toujours autant, et le dernier vers de ce premier poème du recueil « Alcool », qui m’avait stupéfié lors de la première lecture, m’impressionne encore. Quant à l’unique cordeau des trompettes marines - puisse-t-il être le chantre de mes nuits - son pincement résonne toujours plus fort que le son de la mer : mais peut-être faut-il déjà avoir touché cet instrument de musique pour comprendre.


Apollinaire – Œuvres poétiques – nrf Gallimard La Pléiade 

 



 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire