lundi 15 janvier 2024

Le « Mallarmé des béguinages » ?

 Le « Mallarmé des béguinages » ?

Georges Rodenbach (1855-1898), contemporain et ami de Stéphane Mallarmé et de Émile Verhaeren, est surtout connu pour ce roman – expérimental à l’époque – qu’est « Bruges-la-Morte » (1892).

Le livre est un concentré d’écriture : un style allant vers le poème en prose (présence d’assonances, d’allitérations, d’octosyllabes et d’alexandrins), peu de personnages et une narration allant droit au but, empreinte de symbolisme tirant vers le fantastique. La nouveauté, c’est qu’il a été le premier roman intégrant la photographie dans le récit, non comme simple illustration mais comme partie prenante de l’histoire.

129 ans après sa parution, on prend toujours plaisir à lire cet ouvrage curieux, d’autant plus qu’il est très bien édité dans cette version en collection de poche : préface, notes et dossier permettent de bien resituer cette œuvre dans l’histoire de la littérature, et surtout d’en découvrir les complexités insoupçonnées à la première lecture.

La préface nous indique que l’errance dans la ville, dans un texte associant écrit et photographie, préfigure « Nadja » de Breton, et « La chambre claire » de Roland Barthes. Ce vagabondage urbain me fait penser aux recherches « psycho-géographiques » des situationnistes réalisées au début des années 60 à Paris.

Allez. Tous à Bruges…


Georges Rodenbach – Bruges-la-Morte (1892) – Garnier Flammarion N°1011


 

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