mardi 16 janvier 2024

Le préféré d'Agatha

"Comme tu sais, un enfant transforme son désir en action sans le moindre scrupule. S'il est faché contre son chat, il va lui dire « Je vais te tuer », et lui taper sur la tête à coups de marteau. Ensuite il aura le cœur brisé parce que son chat ne revient pas à la vie. Beaucoup d'enfants ont essayé de sortir un bébé de son landau pour le noyer, pour la seule raison que le nourrisson captait toute l'attention des autres ou se mettait en travers de leurs plaisirs. Ils arrivent - très tôt - à un stade où ils apprennent à savoir que ça, c'est «mal », parce que ça entraîne une punition. Plus tard, ils acquièrent le sentiment que c'est effectivement mal. Mais je soupçonne que certaines personnes ne parviennent jamais à cette maturité morale. Elles savent bien que c'est mal de commettre un meurtre, mais elles ne ressentent pas ce mal. Si j'en juge par mon expérience, les meurtriers n'éprouvent jamais de remords. C'est là, sans doute, la marque de Caïn. Les meurtriers sont à part, ils sont différents... le meurtre est un mal, mais pas pour eux... Pour eux il est nécessaire. C'est la victime qui l'a réclamé. C'était le seul moyen." Pages 125-126 
Encore attrapé par une intrigue à la résolution inattendue et cruelle. Agatha toujours aussi étonnante et stylée.
 
Christie, Agatha - La maison biscornue - Le Masque éditeur.
 
 

 

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