mardi 16 janvier 2024

L'instant sans après

Jankélévitch débute son livre en indiquant : "On peut douter que le problème de la mort soit à proprement parler un problème philosophique." Mais comme il prend les choses dans le détail, cette première phrase est à comparer à l'incipit célèbre du "Mythe de Sisyphe" de Albert Camus : " Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux : c'est le suicide." 
L'ami Vladimir nous entraîne ainsi dans les spirales du langage et les circonvolutions de la pensée pour, au fond, nous parler de la liberté, ce qui est plutôt susceptible de nous inviter à persévérer dans notre être de lecteur, comme dirait l'ami Spinoza. Il nous apprend ainsi que c'est la négativité et l'invincibilité de la mort qui donnent un sens, une vocation, une direction définie à notre activité transformatrice et progressiste. (p. 156) 
Ce livre est rédigé d'une manière beaucoup plus claire (pour moi) que les trois volumes du "Je ne sais-quoi et le presque-rien", et propose de quoi se nourrir avec une belle réflexion sur le temps et, on l'a dit, la liberté. 
Vladimir trouve ainsi son Estragon en la personne du lecteur persévérant.
 
 
Jankélévitch, Vladimir - La mort - Champs Flammarion 2017
 
 

 

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