Monique
Wittig, dans "Les guérillères" 1969 (mot contractant guerrières et
guérilla) se dévoile plus que dans L'Opoponax de 1964.
Au pronom "on" mis en avant dans le précédent texte succède le pronom
"elles" vecteur d'un écrit à la grande beauté formelle.
Wittig continue et prolonge sa révolution poétique et politique en
venant, entre autres procédés, remettre en question l'universalité du
"il" de la langue française.
"Elles" ressemblent d'abord à des moutons noirs se serrant les unes
contre les autres, mais finissent par revendiquer un langage nouveau,
porte d'accès à de nouveaux pouvoirs.
Mais qu'on ne s'y trompe pas : on n'a pas affaire ici à un pensum
militant, mais à un texte littéraire à la beauté sidérante.
Monique Wittig - Les guérillères - Éditions de Minuit. 1969
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