Ces
entretiens entre Sollers et Benoît Chantre, j'étais passé à côté lors
de la première lecture, les trouvant trop difficiles à lire. Cette
fois-ci, et après un été passé avec Dante, cette lecture me passionne et
je lis le crayon à la main.
Sollers note à juste titre : "On ne va pas
pouvoir s'arrêter avec Dante ; il faudra toujours le relire". Ce
dialogue de haute volée est une lecture de Dante qui convoque l'histoire
de la philosophie, de l'art, la littérature et la peinture, la
théologie ainsi que la critique sociale : ça étincelle et ça part dans
tous les sens, il faut donc adapter sa lecture en conséquence.
Comme
souvent avec Sollers, cette relecture de la Divine Comédie est
l'occasion de mettre en œuvre sa "Guerre du goût", c'est à dire de faire
la critique de notre monde contemporain tout en faisant le passeur en
littérature, et c'est toujours aussi savoureux.
L'exception, la
singularité dans l'expérience des limites sont ici la règle. Rimbaud,
Baudelaire, Joyce, Heidegger, Picasso et bien d'autres répondent à
l'appel de Dante, ou de Sollers, allez savoir...
Fascinant et brillant
vont en bateau.
Sollers, Philippe - La Divine Comédie - Desclée de Brouwer 2000
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