Virginia Woolf – Flush, une biographie – Folio N° 7142
Ce petit livre (1933), venant après le chef-d’œuvre « Les vagues » (1931) et avant les grands livres que sont « Les années » (1937) et « Entre les actes » (1941) peut apparaître comme mineur dans l’œuvre de Woolf et un retour en arrière du point de vue formel, mais il n’en est rien.
Formellement, il semble reprendre la veine historique du roman « Orlando », mais ça n’est pas aussi simple, car l’écriture met en scène la biographie d’un chien, et donc le flux de pensées et de ressentis d’un animal, ce qui est pour le moins inattendu.
Le livre est aussi un beau portrait de femme, comme en contiennent tous les livres de Woolf, avec pour modèle la poétesse Elizabeth Barret Browning (1806-1861), mais cache sans nul doute un portrait de Woolf elle-même. Ce roman contient donc une description critique de la vie bourgeoise londonienne telle que Virginia a pu la subir, mais aussi une vision dantesque de la misère et des inégalités lors de l’échappée vers Witechapel au milieu de l’ouvrage.
L’humour est présent, voir une véritable loufoquerie, par exemple dans l’une des notes (la N° 2) de fin d’ouvrage rédigées par Woolf. La précision des descriptions et de la rédaction des flux de pensées, la reprise de thématiques des autres romans fait que ce livre moins connu recèle des profondeurs qui en font un tome non négligeable dans la production de Woolf, enserrées dans une vraie perfection formelle.
La solitude, la maladie, la fuite, la poésie, la conscience du monde tel qu’il est marquent la vie de Woolf aussi bien que celle de son héroïne : vécues sous le regard tendre de Flush, elles se déploient dans un texte apaisé.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire